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musicovore

27 novembre 2015

Rammstein- Reise, Reise (2004)

ReiseReise

Rammstein avait frappé un grand coup avec l'album précédent, Mutter, sorti en 2001. Après des tensions qui avaient bien failli provoquer la fin du groupe, les 6 teutons avaient proposé un album magistral, qui marquait une nette évolution du son, avec notamment plus de mélodies et l'arrivée d'éléments symphoniques. Avec l'album suivant, c'est-à-dire celui dont on parle en ce moment, ils avaient la possibilité, pour reprendre une métaphore éculée, de transformer l'essai. Reise, Reise reprend donc les affaires là où le groupe s'était arrêté en 2001, mais en insistant vers la nouvelle identité sonore du groupe. Comprendre, plus de mélodies, plus de symphonies. D'une manière général, quand un groupe estampillé brutal (ou sans concessions) se met à proposer plus de mélodies, certaines dents grincent, et pas seulement des puristes. Pourtant, ici, le groupe parviendra quand même à ne pas tomber trop ostensiblement dans le pompeux (sauf sur quelques titres), les titres les plus polémiques à ce point de vue n'ayant pas été publiés sur ce disque, mais sur son jumeau, le décrié Rosenrot, publié en 2005.
Mais c'est bien de Reise, Reise que l'on va parler ici. L'album a été enregistré en Espagne entre 2003 et 2004. Son titre peut se traduire par "Voyage, voyage", qui est le titre d'un hit de Desireless, aussi cesserons-nous de traduire les titres (règle à suivre pour le rock critic: éviter de traduire les titres des chansons). Et effectivement, le voyage est un thème récurrent de l'album, mais exploré à la mode Rammstein, c'est-à-dire que l'accent est mis sur les aspects négatifs, voire tragiques de la chose: accidents aériens (thème classique chez le groupe depuis le début, cf le nom du groupe qui évoque un crash aérien), uniformisation des sociétés mondiales sur le modèle américain (que l'on peut sans peine rattacher au thème du voyage, le tourisme de masse étant au voyage ce que Mc Donald's est à la gastronomie)...
Le thème du crash aérien est certainement le plus évident. On le trouve d'abord dans la pochette, qui représente une boîte noire, avec la mention "Flugrekorder, nicht öffnen" ("boîte noire, ne pas ouvrir"), on le trouve également dans le titre "Dalaï Lama", où il est questions d'un père et son fils qui vont rejoindre la mère en avion, lequel avion se crashant. Musicalement, ce titre commence comme une petite chansonnette, limite spoken-words, qui gagne en intensité au fil du titre, pour atteindre des sommets avec l'alternance du chant devenu vindicatif du couplet, et d'un refrain aérien. Certainement à ce moment le morceau le plus inattendu du groupe. Le thème du crash aérien est également évoqué avec la piste cachée (que l'on peut écouter en rembobinant le CD après avoir enclenché la piste 1) qui reproduit un enregistrement de boîte noire.
Le thème du voyage est évidemment présent dans le morceau titre, efficace grâce à un refrain puissant, mais un peu quelconque pour du Rammstein. "Amerika" est bien plus aventureux: pour la première fois sur album, le groupe s'essaye à autre chose que l'allemand, en l'occurence l'anglais sur le refrain (on ne compte pas les versions anglophones de leurs albums, conçues pour les marché américain). Le thème, l'uniformisation américaine (d'où l'usage fort à propos de l'anglais). Là aussi, un refrain surpuissant assure au titre le statut de classique. Tant qu'on est à parler de titres utilisant d'autres langues, notons le titre Moskau, qui comme on peut le deviner, est en partie chanté en russe. Par contre, ce n'est pas Till Lindemann qui chante les passages en russe, mais la chanteuse Viktoria Fersh (le groupe s'étant déjà frotté au russe sur le titre inédit Shtiel, reprise du groupe Aria). Ce titre est l'un des meilleures de l'album, très bon refrain en russe, et couplet vraiment énergique, ce qui, comme on le verra, n'est pas le cas tout le temps. Il aurait mérité d'être un classique.
Parmi les autres titres, notons "Mein Teil", inspiré par l'histoire du cannibale de Rothenburg, un homme qui avait tué et dévoré une victime consentante. En concert, ce titre bénéficiera d'une mise en scène qui fera beaucoup pour la renommée du groupe: le chanteur Till Lindemann, déguisé en boucher avec son micro en forme de couteau, entrait en scène avec une marmite géante qui s'avérait contenir le claviériste Flake Lorentz. Ensuite, il allumait la marmite (avec le claviériste dedans) au lance-flammes. Finalement, il poursuivait le pauvre Flake Lorentz sur scène avec son micro-couteau. Par contre, mise en scène à part, le titre est assez quelconque. Beaucoup moins quelconque le titre "Keine Lust": couplet saccadé, gros refrain (comme souvent), et un clip très amusant. UN autre classique. "Los" est un titre à la guitare acoustique, qui penne à décoller sur disque, mais qui prend tout son sens en live (voir pour preuve le DVD Völkerball de 2006). "Stein um Stein" est un titre typique du Rammstein des années 2000, en cela qu'il mélange habilement la puissance habituelle du groupe avec les nouvelles influences mélodiques. "Ohne Dich" est une ballade visiblement appréciée des fans (elle figure entre autres sur le best of Made in Germany 1995-2011), qui pourtant n'atteint pas les sommets que sont "Seemann", "Klavier" ou "Mutter". "Amour", contrairement à ce que son nom peut laisser croire, n'est pas chantée en français. Il s'agit d'un titre calme et donc relativement anecdotique, qui a toute sa place à la fin, comme "Nebel" sur l'album précédent, ou "Ein Lied" et "Roter Sand" sur les deux suivants. Enfin, "Morgenstern" est peut-être le moins bon titre de cet album. La faute à une trop grande différence entre un couplet parlé et un refrain trop symphonique chanté (le chant n'étant, il faut bien le dire, pas le point fort de Till Lindemann).
Au final, un bon album, dans la continuité de Mutter, mais qui met Rammstein devant un choix: ou bien persister dans cette veine mélodique, ou bien faire en quelque sort retour arrière vers des sonorités plus proches de Mutter. La première option a été choisie pour l'album suivant, Rosenrot, mais il s'agit en fait de chutes de studio des sessions de Reise, Reise, et on peut considérer ces deux albums comme des faux jumeaux. La deuxième option a été préférée sur Liebe ist für alle da en 2009.

Faute d'album complet sur youtube, on se contentera du clip de Keine Lust:

Rammstein - Keine Lust (Official Video)

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27 novembre 2015

AC/DC- Let There Be Rock (1977)

ACDC-LetThereBeRock

 

AC/DC est un groupe que l'on ne présente plus tellement il est connu. Les australiens sont l'un des plus gros vendeurs de tous les temps dans la catégorie Hard Rock, leur album Back In Black est le deuxième album le plus vendu de tous les temps derrière Thriller de Michael Jackson (paix à son âme). Bref, c'est un incontournable.

Mais en 1977, date de sortie de cet album, la réputation du groupe était encore à faire, et cet album y a grandement contribué. AC/DC, c'est le blues, la sueur, l'envie, la puissance, bref, c'est le rock'n'roll. C'est l'un des groupes les plus emblématiques et cet albums est l'un de leurs meilleurs.

Tout d'abord, Bon Scott était encore vivant à l'époque, et donc il fait profiter le groupe de son timbre magnifique: aigu, éraillé par l'alcool et le tabac et d'autres trucs illicites. Un chanteur de rock comme on en fait plus et que le groupe n'a pas pu remplacer quand il est mort (et je dis ça sans manquer de respect à son successeur Brian Johnson). Ensuite, il y a Angus Young, le guitariste en uniforme d'écolier et aux riffs imparables, pleins de groove, et à la présence scénique hors norme. Enfin, il y a cette section rythmique bulldozer qui écrase tout sur son passage.

Et cette équation, ça donne le rock'n'roll comme on aime. Celui qui vient des pubs australiens (en l'occurence) pour finir par conquérir le monde à force d'hectolitre de sueur, de méga-ampères d'électricité (l'ampère étant l'unité de mesure de l'intensité) pour remplir des stades en quelques minutes, sans jamais oublier leurs racines.

Parce qu'AC/DC se résume également par cet adage: "rien ne ressemble plus à une chanson d'AC/DC qu'une autre chanson d'AC/DC, et à un album d'AC/DC qu'un autre album d'AC/DC" (même si l'arrivée d'Airbourne et Cie a rendu les choses un peu plus compliquées). On pourrait traduire ça par "Le Rock, le Rock et toujours le rock". Et sur cet album, on le vérifie très bien. L'énergie est là du début à la fin, que ce soit de l'introductif "Go Down" au final génial "Whole Lotta Rosie", en passant par les imparables "Dog Eat Dog" et "Hell Ain't A Bad Place To Be", par l'hymne "Let There Be Rock" (Que le Rock soit, comment peut-on dire mieux?) ou par l'injustement méconnu "Overdose", avec son accordage de guitares en guise d'introduction et son riff des plus dévastateurs.

Bref, AC/DC, c'est le Rock'n'Roll, c'est l'assurance de l'énergie à l'état brut, du groove, et c'est totalement inégalable, surtout sur cet album (n'en déplaise aux Airbourne et Cie).

 

Let There Be Rock (Full Album)

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